Petite course obligatoire [PV]

Il était déjà 14h30 et, puisqu'on était samedi, j'avais la chance de ne pas avoir cour aujourd'hui mais malheureusement ma chère et tendre mère avait besoin de fruit pour une tarte et évidemment, plutôt que d'y aller elle même, elle m'avait envoyée à la supérette. Quelle horreur, en dehors du fait que je n'avais pas le droit de sortir de la ville, il fallait en plus que je fasse ses courses et ses commissions.
Depuis longtemps, depuis la mort de mon père en fait, j'avais une horrible aversion envers ma mère et ses promotions. Elle n'avait plus l'air d'être triste par le décès de son mari et c'est bien ce que je ne supporte pas. Le sheriff lui tournait un peu trop autour et bien qu'elle ne le repousse, je suis sure qu'elle aimerait aller plus loin avec lui...Bref, elle et moi c'est la guerre, quoi qu'elle fasse, quoi que je fasse, plus rien ne va à la maison!!
Heureusement que mon frère et ma nièce sont la, au moins eux ils me soutiennent et j'aime passer du temps avec eux, faire du baby-sitting par exemple, sa me fait de l'argent en plus!! Et puis, elle est adorable ma petite nièce, je fais tout pour qu’elle ne ressemble pas au trois quarts des gens d’ici. Il faut qu’elle voyage, qu’elle aille voir ailleurs et, ce jour la j’irai avec car au moins j’aurais une bonne raison de partir. Oui, je souhaite partir, quitter New Carby et c’est habitants imbécile et très chiant.
Bref, me voila donc ici, dans une supérette miteuse avec un petit panier rouge dans mes mains que je remplis avec des fruits, des légumes, des boites de conserve et je ne sais pas trop quoi d’autre. Je n’aime pas faire cela et je ne fait même pas attention à ce que je mets dans le panier, je fais juste ce que ma mère m’a noté sur une feuille. Je tournais dans l’allée des « vêtements » si ont peu appelé sa comme sa et je poussai un soupir de découragement en sachant que bientôt, je devrais encore commander sur le net…

Et voila, cela faisait exactement une semaine que Margareth avait débarqué à New Carby et une chose était sûre, elle adorait ce petite patelin perdu au milieu des plaines de l’Arizona. Meg n’était pas friande des grande villes, Sedona était le maximum acceptable pour elle. Elle avait tant voyagé avec sa mère... Et pour elle, les petites villes avaient ce charme que les grandes métropoles n’ont plus. Sedona devenait de plus en plus froide et cela attristait beaucoup l’étudiante en Arts. Mais tout le monde n’était pas de cet avis, la plupart des jeunes de New Carby n’avait qu’une envie, quitter ce coin paumé. Ils ne savaient pas la chance qu’ils avaient d’être loin de la pollution, des nuisances sonores et autre stress de la ville. Ici Meg pouvait marcher dans la rue sans avoir peur d’être bousculer par un piéton trop speedé, ou bien pouvait traverser la rue sans craindre de se faire renverser par un chauffard. La vie en ville était dangereuse, New Carby était un petit paradis aux yeux de la jeune femme.

Quand elle avait fini son travail au musée, elle aimait se balader dans le centre. Ce samedi-là, Meg après une matinée exténuante, un groupe de touriste avaient passé la matinée dans l’établissement, elle fut libéré vers les 14h. N’ayant pas mangé, elle fila jusqu’au Carby Grill où elle prit un menu pour 5,50 $ puis après s’être remplit l’estomac, elle alla fait quelques courses à la superette. L’endroit était simple mais accueillant. Pas de musique agressive dès qu’on passait les portes, pas de lumières aveuglantes et d’éclairages spécialement conçu pour faire paraitre les aliments plus colorés... Elle trouvait ce endroit charmant, tout comme la plupart des commerces de New Carby. Meg n’avait rien contre la modernité, bien au contraire, mais elle aimait les choses simples également. Ce qui lui faisait penser à son enfance, à ses racines...

Elle n’avait eu que quelques petites choses à prendre : un paquet de farine, des oignons, une bouteille d’huile et du chocolat. Après avoir trouvé ce qu’elle cherchait, elle resta quelques instants à flâner dans les rayons. Et elle tomba sur une jeune fille, elle la reconnue tout de suite, pour l’avoir vu le jour d’avant. Le musée avait accueillit une classe du lycée et la jeune fille en faisait partie. Elle se souvint d’elle car elle n’avait pas eu l’air enchanté de cette sortie. Elle l’avait remarqué à l’écart du groupe. Elle avait même été la voir pour tenter une discussion mais avait été rembarrée aussi sec. Visiblement l’adolescente était du genre farouche.

Et dans le rayon textile de la superette, la jeune fille n’avait pas l’air d’être heureuse d’être là, non plus. Elle faisait une drôle de tête en regardant les vestes qui étaient en soldes et Meg ne pu se contenter de sourire. Ces vestes étaient hideuses :

- Je vois pourquoi ils cassent les prix, c’est truc, c’est tout sauf joli !

Elle lança un sourire à la jeune fille, se demandant si elle allait la reconnaitre, et si elle allait l’envoyer promener comme au musée.

La chose qui m'a attiré, stupidement d'ailleurs c'est le gros panneau noté SOLDES et en effet, il y a des soldes, sur les vêtements invendus depuis au moins deux décennies. C’est la galère, si au moins ils se mettaient au gout du jour ici, je ferais de grosse économies parce que dans ma garde robe, ce qui a couté le plus cher ce sont les frais de ports…
Bref, je regardais tranquillement les immondices que le magasin osait vendre lorsqu’une voix familière me parvint à l’oreille. Sa n’était pas ma mère non, ni quelqu’un avec qui j’avais l’habitude de parler mais elle semblait vouloir engagée la conversation en critiquant ce que je m’efforçais de regarder sans plisser des yeux. Je me tournais alors vers la jeune femme et la reconnue aussitôt avec un soupir lorsque je la reconnut.
« -Ne me dîtes pas que vous donner des cours sur la vie ancienne de ces choses aussi !! », dit-je alors avec un soupçon de moquerie mais surtout beaucoup de « je m’en foutiste » dans la voix. C’était méchant oui mais, j’aimais sa et puis, elle semblait vouloir absolument être gentille avec moi ce qui m’intriguait. Elle n’était pas d’ici, sa se voyais, elle semblait trop intelligente, trop « class » pour avoir vécut ici toute sa vie et je ne comprenais pas pourquoi elle n’était pas déjà repartie et qu’elle avait trouvé un poste au musée de la ville. Oui, c’est la que nous nous sommes vu la première fois. J’étais avec ma classe, très barbante d’ailleurs et la prof avait été ravie en nous apprenant le matin que nous ferions une sortie au musée dans le cadre de nos cours d’histoire. La barbe !! Ce musée on le visite depuis qu’on à 6 ans et à force, on le connait par cœur alors peu de personnes était ravis d’y aller, sauf peut-être l’intello de la classe, une petite pétasse blonde qui tapa des mains en trépignant d’impatience. Je me suis battu une fois avec elle, où du moins elle a prit mon poing dans la figure parce qu’elle avait critiqué mon père juste après son décès, sa m’avait grandement aidé et je n’avais pas eu de sanctions…Le choc et tout sa, il faut me comprendre !!
Enfin bref, c’était la seule à se réjouir de cette sortie mais nous avons tous suivit gentiment, deux part deux dans la rue, et oui, pas besoin de bus après tout, c’est juste à coté…C’est la que j’ai vu la jeune femme qui se tient à présent devant moi, c’était notre guide et elle avait sortit tout son blabla avec brio, j’avais presque eu envie de l’applaudir mais j’étais trop occupée à m’ennuyer. Donc je rester dans mon coin quand elle a crut bon de venir me voir pour me demander si j’allais bien et pour tenter de me parler de je ne sait trop quoi de barbant !! Elle ne m’avait pas ennuyé longtemps et nous avions repris notre stupide visite avant de, enfin rentrer chez nous où j’ai put parler à mon ami New-Yorkais, je lui ai promis de parler à ma mère pour passer des vacances chez lui, sa ne va pas être facile, c’est pour sa que je fais ses courses d’ailleurs.
Bref, revenons à mon interlocutrice, bien qu’elle travaille dans un endroit miteux et qu’elle est bizarre à vouloir rester la, elle a l’air sympa et surtout, elle a la classe ce qui attise ma curiosité et donc, après la phrase peut avenante que je viens de formuler, je tente d’être un peu plus gentille :
« Tu a la classe dans ces vêtements, ils viennent d’où ? »,,lui demandais je alors avec un plus mince sourire en la montrant de la main.

Dès que la jeune fille posa ses yeux sur Meg, cette dernière s’attendait à en prendre plein la tête. Malgré son visage angélique, il se dégageait de ses yeux noisette une certaine colère que Margareth n’arrivait pas à comprendre. Son œil de dessinatrice l’aidait à repérer les émotions des gens, mais avec l’adolescente, elle était un peu déboussolée. Le soupir que la lycéenne lança ne prévoyait rien de bon et les mots qui sortirent de sa bouche par la suite, furent tout, sauf accueillant. Meg venait d’être quasiment qualifiée de prof d’histoire, ce qui la fit sourire. Elle n’en revenait pas qu’elle la prenne pour une prof ou quoi que ce soit qui aille à voir avec l’enseignement. Elle se sentit vieille d’un seul coup. Pourtant, elle n’avait pas plus de 10 de plus que la jeune fille.

Puis tout bascula du tout au tout, lorsque la jeune fille regarda Meg de la tête au pied et abandonna le vouvoiement pour lui dire quelque chose de plus gentil, enfin c’est ce qu’il semblait pour Meg :

Rachel Hills a écrit:: « Tu a la classe dans ces vêtements, ils viennent d’où ? »

Elle ne voulait pas de cours l’histoire sur les vêtements qui étaient en soldes dans le magasin, mais elle était toute prête à apprendre les origines des fringues de Meg. Cette ado était bourrée de contradictions, et cela lui plut.

- Vraiment ? Tu trouves ? Dit-elle en regardant sa tenue.

Elle n’avait rien de spéciale : un jeans délavé, surmonté de bottes de cuir noir, une tunique aux accents amérindiens prononcés et sa veste en cuir. Rien de rechercher, simplement des choses que Meg aimait porter. Elle ne voulait pas barber la jeune femme sur la provenance de sa tenue, quoique ce fussent ce qu’elle voulait savoir après tout. Elle fit une sorte de compromis en y allant en douceur, pour tenter de ne pas la saouler, comme au musée. Quoi qu’elle se doutait bien que le sujet qu’elle allait aborder avec la jeune fille ne la ferait pas détaler comme à leur première rencontre :

- Toutes mes fringues viennent d’une boutique de Sedona, sauf ça, dit-elle en pinçant le tissu de sa tunique. Cette tunique vient d’ici, enfin d’un petit village à quelques kilomètres au nord de la ville. C’est une femme Navajo qui fabrique ces vêtements, ils sont géniaux !

Elle n’en ajouta pas plus, prenant conscience qu’elle ne connaissait pas le prénom de la jeune fille :
- Oh mais on s’est pas présenté : Meg Vega, lança-t-elle en lui tendant la main.

D'accord, j'accorde trop d'importance aux petites choses mais, à ces vêtements et à sa manière de me répondre, la jeune femme sembla plus intéressante qu'au musée, il faut dire que la, elle n'était pas dans le costume ridicule fournit par la ville.
Bref, elle m'expliqua d'où venait ses vêtements et, lorsqu'elle parla de sa tunique qu'elle avait eu ici, une lueur d'espoir me parcourut: il y avait donc quelque chose de potable dans cette ville? Mais mon espoir fut de courte durée puisque la tunique venait d'un autre village et que, même s'il était tout proche, sa n'était pas New Carby.
Je me mit à contempler ses vêtements puis les miens et, je me dit qu'il y avait encore un espoir puisque les trois quarts de mes tenues étaient importées de Sedona. Heureusement d'ailleurs!!
Mon interlocutrice me tendit ensuite la main en ce présentant, comme si cela était nécessaire. Bref, je lui répondit avec un sourire sincère.

"-Moi c'est Rachel Hills, Enchantée Meg...Même si je n'oublie pas que tu est la fille barbante du musée!!",ajoutais-je avec un amusement flagrant. Elle me paraissait sympa et je voulais donc chasser l'image qu'elle pouvait avoir de moi. Après tout, je n'étais pas très sociale au premier abords mais au second, j'étais adorable. Il fallait juste aller jusqu'au second ce que les gens ne faisaient pas ordinairement. Présentation faite, je me décida à revenir à ses vêtements.

"-Excuse moi d'insister mais elle t'est revenue chère cette tenue?",demandais-je, avide de savoir si je pouvais la trouver pour pas chère sur internet ce soir bien que la tunique devait certainement pas être sur un site, si c'est de l'artisanal, c'est très certainement achetable uniquement à la source...Dommage!!

L’adolescente serra la main de Meg et se présenta sous le prénom de Rachel Hills... Elle avait eu l’impression d’avoir déjà entendu ce nom depuis son arrivée ici mais elle n’arrivait pas à se souvenir de la source. Elle fut piquée au vif devant la répartie de Rachel. Elle semblait sincère lorsqu’elle avait prétendu être enchantée, mais sa remarque concernant son poste au musée l’irrita plus qu’elle ne la fit rire. Elle trouvait peut-être ça marrant mais Meg n’était pas du genre à se laisser marcher sur les pieds. Elle avait tiqué sur le terme “barbante”. Cela ne correspondait pas à Meg, enfin à l’idée qu’elle se faisait d’elle-même et à ce que pouvait dire les gens sur elle. Mais au lieu de ruer dans les brancards, elle préféra respirer un bon coup et lui lança un sourire qui n’avait rien de sincère et qui cachait une grande irritation. Elle mit cela sur le compte de la jeunesse. Et sur le fait que les ados étaient d’éternels insatisfaits, elle avait été jeune avant celle qui se tenait devant elle.

Puis après s’être officiellement présentée, elle embraya de nouveau sur la tenue de Meg. Décidément, elle lui plaisait cette tenue. En s’habillant le matin-même, la jeune artiste n’aurait jamais pensé que cela serait un sujet de conversation qu’elle aurait avec une jeune adolescente de New Carby qui l’avait trouvé tout sauf intéressante lors de leur première rencontre. Elle répondit du tac au tac :

- Je voudrais ne pas te barber avec mes explications ! T’es vraiment sûr que tu veux que je te parle de ma tenue et combien ça m’a coûté ?